De retour de la grotte, Gabriel avait du laisser Levia. Car Nyx n’en pouvait plus, et lui non plus. Il avait besoin de reprendre son souffle et comprendre tout ce qu’il venait de passer. Avant de quitter la compagnie de sa princesse, il lui avait proposé un rendez-vous, le lendemain. Un petit pique-nique au bord de mer. Vivant dans le coin depuis quelques années, le jockey connaissait les meilleurs endroits pour profiter du son des vagues, de la chaleur du sable blanc mais surtout… Éviter tous ces horribles touristes qui venaient s’échouer à Costa del Sol au mois d’août. La quitter dans une telle situation lui déplaisait mais il n’avait pas le choix. Et puis pour le moment, ils n’étaient officiellement rien. S’ils se quittaient, Gabriel allait souffrir. Alors il devait protéger son cœur, prendre un peu de recul sur la situation. Il ne s’empêcherait pas de la voir, de la désirer et de la dévorer à la moindre occasion mais… Il s’était perdu stupidement dans ses bras. Et si elle était parfaite, vraiment parfaite, lui ne l’était pas. Il devait prendre son temps. Ils étaient allés vite. Beaucoup trop vite. Mais il ne savait pas comment ralentir la machine. Et il n’en avait pas vraiment envie.
Alors il était revenu, comme promis, son chocobo blanc. Il avait eu la présence d’esprit de ne pas revenir ce jour-là avec Nyx. Elle aurait probablement déchiqueté les deux amoureux en deux temps trois mouvements. Pauvre bête qui avait du souffrir sous le cagnard toutes ses heures alors que Gabriel était parti à l’aventure. Il s’en voulait énormément et il comptait bien lui offrir une accalmie. Elle lui était essentielle, autant que Levia l’était. Sauf que le jockey connaissait Nyx depuis bien plus longtemps. Il était arrivé devant l’hôtel sous les coups de midi. Il ne fallait qu’une bonne vingtaine de minutes pour rejoindre la plage privée qu’il connaissait. Avec un peu de chance, ils seraient installés et prêts à manger dès 13h. Il n’y avait rien de plus sacré que les repas. Et elle, aussi, désormais. Il était arrivé un peu en avance, de peur de ne pas être à l’heure et de faire patienter la princesse. Qui était peut-être vraiment une princesse d’ailleurs… Et qui venait de vieillir d’un an aussi ? Quel âge avait-elle ? 20 ans ? Le même âge que lui ? Difficile à dire. Levia avait l’air tout à la fois jeune… et sage.
Gabriel se serait bien habillé avec un peu plus de goût mais avec la chaleur qu’il faisait, impossible. Une petite chemise manches courtes, noires avec des roses rouges. Un haut assez élégant, mais qui le laissait respirer sous se cagnard. Un short de bain de noir, car il comptait bien faire un plongeon avec Levia dans l’eau. L’embrasser jusqu’à perdre son souffle au milieu des vagues et du sable. Cependant, ce qu’il voulait avant tout, c’était apprendre à la connaitre. Il ne savait toujours rien d’elle. Ils passaient leur temps à se caresser, s’embrasser. Le choix de la facilité, en soi. Car se découvrir, c’était prendre le risque de tomber amoureux, de s’attacher… Mais Gabriel était prêt à prendre ce risque. Il lui dirait tout si elle lui demandait. Et lui… tâcherait de démêler le vrai du faux dans ce que sa princesse allait lui raconter. Il savait que quelque chose se tramait. Son instinct le suppliait de prendre garde. Entre les vols de matéria, son étrange groupe de copine… Quelque chose clochait. Mais il ne savait pas quoi. Peut-être étaient-elles là pour initier une nouvelle guerre avec la Shinra ? Mh… Difficile à dire.
Levia Tenson
Date d'inscription : 09/12/2019 Messages : 188 xp : 2631
Sujet: Re: You are MY princess ☼ Levia Dim 10 Mai - 13:21
La petite bulle de bonheur de Levia avait très rapidement éclatée. Pas que Gabriel ait fait quoi que ce soit, bien au contraire. Non, ils s'étaient quittés sur la promesse d'un rendez vous scellée par un baiser qu'il n'aurait pas été difficile de la convaincre d'approfondir. Ce qui l'avait fait redescendre très rapidement sur terre, c'est l'intervention à laquelle elle avait eu le droit de la part de ses amies juste après avoir remis les pieds à l'hôtel. La Princesse savait que cela allait arriver. C'était évident. Dès l'instant où elle s'était jetée au cou de Gabriel – qui pour ses amies n'étaient qu'un inconnu au visage vaguement familier – elle avait su que ses amies exigeraient des explications. Que ce soit par curiosité, par inquiétude ou par déception. Le champ des réactions était assez large. Aussi, alors que Tonfa menait la marche vers sa chambre, Levia captura le regard de son amie Katana qui lui adressa un sourire complice. Au moins avait-elle une alliée face aux réprimandes qui allaient sans doute suivre. Yoa quand a elle était bien silencieuse. Sans doute était-elle encore en train d'analyser la situation.
« Sérieusement Levia, qu'est-ce que tu fabriques ? »
La porte à peine fermée, Tonfa était passée à l'attaque.
« Je... »
« Ca me paraît assez évident les filles. Faites un peu marcher votre imagination. Vous ne l'avez pas reconnu ? C'est le jockey qui la captivait quand on regardait les courses au Turtle ! Et notre petite princesse a comme par hasard disparu pendant notre soirée au Gold Saucer. Pas difficile d’additionner deux et deux. »
Katana ne lui laissait décidément pas en placer une mais elle avait de l'instinct, on ne pouvait pas lui reprocher ça.
« Ce ne sont pas des vacances ! Leviathan tout puissant, qu'est-ce qu'on va bien pouvoir dire à Staniv ? Et puis qu'est-ce qu'on sait de ce garçon au fond ? »
« Elle a bien le droit de s'amuser un peu ! Et puis, on s'en fiche, il est mignon ce garçon, ça ne peut pas lui faire de mal ! »
Prenant une profonde inspiration, Levia éleva la voix pour couper court à la discussion. Pourquoi tout le monde voulait-il toujours décider pour elle ?
« CA SUFFIT. Il n'y a aucune raison que mon père l'apprenne sauf si tu le lui raconte et dans tous les cas, je n'ai absolument rien fait de mal. Je... Je ne sais pas trop quoi vous dire. Ca m'est tombé dessus comme ça. C'était pas prévu mais... je veux voir où ça va me mener d'accord ? Il m'a donné rendez-vous demain, d'accord ? Et je compte y aller. Mais je n'ai pas oublié notre mission. »
Levia sentait bien que Tonfa n'était pas convaincue mais elle avait vu Katana hocher la tête pendant son intervention. Au moins avait-elle une alliée. Yoa de son côté était impénétrable mais la princesse savait que c'était par inquiétude. Tonfa aussi d'ailleurs.
Elle retourna donc dans sa chambre jusqu'à être réveillée le lendemain matin par une Katana surexcitée qui voulait l'aider à se préparer pour son rencard. Après avoir passé en revue les bagages de la jeune fille, elles avaient opté pour une tenue 'sexy mais pas vulgaire'. Le haut appartenait d'ailleurs à son amie. Levia s'était laissée coiffée et maquiller. Son amie était l'experte du groupe dans ce domaine, la princesse se maquillant assez peu en règle générale. Le tout était sobre mais rehaussait sa beauté naturelle. Elle portait son maillot de bain en dessous.
Alors que l'heure du rendez-vous était arrivée, Levia descendit les marches de l'Hôtel et traversa la réception. Bien vite, elle le vit là dehors, près de sa monture d'un blanc neige.
Sa première action fut de déposer un baiser sur les lèvres de son prince. Il lui avait déjà tant manqué. Puis de s'extasier devant son chocobo comme l'enfant qu'elle était encore il y a peu.
« Je n'avais jamais vu de chocobos avant ! Enfin, à part sur écran quand ils retransmettaient tes courses au Turtle Paradise. »
Elle approcha doucement sa main de l'animal, guettant sa réaction, avant de lui caresser les plumes une fois sur que l'animal acceptait la chose. Elle se tourna ensuite de nouveau vers son... ? Vers Gabriel.
« Pas trop dur le retour hier ? »
Pourquoi est-ce qu'à chaque fois qu'elle était en sa présence, elle mourrait d'envie de le toucher ? Elle s'était pourtant juré, aujourd'hui, d'apprendre à le connaître. Ses amies avaient été très claires sur un point. Au fond, elle ne savait rien de lui. Et pourtant, comme toujours, sa proximité la troublait au point de menacer toutes ses belles résolutions.
Gabriel Cendre-Tallerond
Date d'inscription : 17/12/2019 Messages : 95 xp : 2917
Et elle était là. Enfin. Comme un ange descendu du ciel. Non. Comme une princesse descendant de sa haute tour. Donnant à son preux chevalier l’occasion de lui faire la cour. C’était beau. Elle était belle. Il était… décent. Quel beau portrait. Le regard du jeune homme s’attarda le long de sa silhouette, sur le moindre détail de son visage. Elle s’était apprêtée, pour ce charmant rendez-vous. Bien plus que lui. Comme il était injuste, qu’une demoiselle se sente obligée d’ainsi se préparer. Levia n’avait pas besoin de tout ça. Elle allait le comprendre, si elle voyait plus quelques fois le jockey. Tout cela n’avait aucune importance. Maquillage ou pas, coiffure élaborée ou non, Levia restait Levia. S’il avait choisi, c’était pour la personne qu’elle était vraiment, sans aucun artifice, sans rien. Il ne pouvait lui reprocher son geste, après tout c’était presque attendrissant, de l’imaginer devant sa glace des heures durant pour être parfaite mais… C’était inutile vraiment. Finissant enfin son analyse du jour, Gabriel vint planter son regard dans celui de sa chère et tendre. Un petit sourire fit presqu’aussitôt son apparition sur le bout de ses lèvres. Il était heureux de la voir. Vraiment. Cette après-midi promettait d’être grandiose. -T’attendre ne serait-ce qu’une fraction de seconde est une torture. Je suis content que tu sois là, Levia.
Gabriel ne faisait que parler et pourtant… C’est comme si sa voix chantait une chanson. Un hymne à l’amour. Le prénom de sa princesse lui faisait tourner la tête, l’empêchait presque de respirer. Comme une complainte, une ultime supplique. Achève-moi de par ton amour ». Amour était peut-être un grand mot, mais tout était si… fort et passionné entre eux. Levia était d’humeur à l’assassiner, visiblement. Elle ne prononça pas un mot, s’élançant contre lui pour l’embrasser. Gabriel ne put qu’approuver, évidemment. Ses mains se glissèrent contre le bas de son dos. Si elle s’attendait à un simple et chaste baiser, elle se trompait cruellement. Il se servit des ses mains puissantes et musclées pour la garder contre lui puis… Il lui offrit tous les baisers dont elle avait besoin. Pour l’heure, en tout cas. Il prit une longue inspiration. Il devait se rappeler de respirer dès qu’il se tenait à ses côtés. Alors madame s’intéressait aux chocobos ? Le sourire du jeune homme s’attira un peu plus. Elle avait de la chance que ce ne soit pas Nyx, l’heureuse élue ce jour-là. Sa monture préférée n’appréciait pas la compétition. Sur le terrain. Dans la vie amoureuse de son maître. Celle-ci se laissait caresser, piaffant de plaisir.
-Tu vas être servie, avec moi. Le Turtle Paradise ? Un bar chez toi, à Wutaï ? Tu… m’avais vu sur le petit écran ?
Son sourire se fit plus narquois, presque taquin. Gabriel savait qu’elle connaissait son délicieux visage avant leur fatidique rencontre mais… avait-elle passé toute une partie de sa vie à l’admirer à l’autre bout du monde ? Le jockey n’avait pas pour habitude de coucher avec ses groupies mais… Levia n’en était pas une. Elle pouvait l’admirer de tout son être, elle ne serait jamais comme ces stupides intriguantes. Parce que c’était Levia. Et qu’elle lui avait déjà tant donné, sans le connaitre, sans demander de vive voix quoi que ce soit en contrepartie. Il l’étreignit une nouvelle fois de dos, alors que celle-ci jouait avec le chocobo. Il déposa contre son cou quelques baisers, soupirant d’aise. Tout finirait par être révélé. Était-ce une bonne chose ? Gabriel n’en était pas sûr. Mais il voulait. Éventuellement. Il était parfois mieux de ne pas savoir grand-chose de son partenaire. On évitait les déceptions. Les surprises. La rancœur… Il voulait profiter de l’innocence des débuts pour le moment. Rien d’autre que ça. Mais sa curiosité lui brûlait le fond de la gorge. La voleuse avait-elle le même genre de pensée ? Il aurait aimé pouvoir lire dans ses pensées, en cet instant. -Si. Je ne voulais pas te quitter. Mais maintenant tu es là. Alors tout est pardonné. Je vais t’aider à monter.
Nouvel éclat de rire. Gabriel était rarement aussi expressif. Mais il ne pouvait se permettre de se garder face à elle. Quel intérêt ? Il voulait qu’elle le comprenne. Pas qu’elle s’attache à cette image intelligemment travaillée qu’il exposait au reste du monde. Alors le jockey vint aider la demoiselle à grimper sur le dos du chocobo, lui donnant l’impulsion nécessaire pour qu’elle puisse s’installer confortablement. Elle n’était pas si grande que ça. Et un chocobo, surtout à cet âge-là, pouvait attendre des sommets impressionnants. Gabriel vint bientôt la rejoindre, habitué à grimper sur ces fières bêtes. N’était-ce pas son métier après tout ? Faisant claquer très légèrement les rennes, le chocobo se mit à marcher doucement dans la direction qu’il indiquait. En dehors de Costa del Sol. Vers cette plage privée.
-Accroche toi à moi. Je ne veux pas que tu tombes. Et je veux te sentir contre moi. Tout le long du chemin. Prête ?
Levia Tenson
Date d'inscription : 09/12/2019 Messages : 188 xp : 2631
Sujet: Re: You are MY princess ☼ Levia Mer 10 Juin - 23:09
La torture était réciproque. Levia avait été fébrile depuis le moment où elle avait quitté Gabriel. Ce n'était pas dans ses habitudes de laisser à ce point ses émotions dépendre de quelqu'un d'autre. Ce n'était pas les émotions qui étouffaient son père après tout. Il se devait de les masquer la plupart du temps. Ce n'était que lorsqu'il était furieux qu'il se laissait aller. Levia était différente. Elle ne cachait rien. Ses amies savaient toujours ce qu'elle pensait avant même qu'elle ne le dise. C'était comme ça. Aussi étaient-elles conscientes et inquiète de ce qui se passait dans le cœur de la princesse. Levia elle se laissait portée par son petit nuage rose. Elle ne voulait pas trop réfléchir, juste profiter de toutes ces nouvelles sensations. Profiter de la présence de Gabriel, de ses bras autour de son corps, de son rire sexy et de la douceur de ses lèvres. Il t’ôtait toute faculté de concentration ce qui avait tendance à agacer Tonfa au plus haut point.
Le baiser qui s'était d'abord voulu chaste avait gagné en intensité dès que leurs corps s'étaient touchés. Levia frémit à son contact, comme toujours. Leurs corps s'épousaient en un rappel des fougueuses étreintes qu'ils avaient partagés. Elle se sentait si frêle entre les bras du sportif mais elle adorait cela. Les baisers s’enchaînèrent jusqu'à ce qu'ils finissent par se libérer, à bout de souffle. La bonne ville de Costa Del Sol venait à nouveau d'assister à l'une de leurs démonstrations publiques d'affection. A croire qu'ils étaient tout simplement incapables de s'en empêcher.
Levia s'intéressa ensuite au chocobo et un sourire lui échappa face à la question de son jockey. Il était décidément adorable.
« Oui c'est le bar du père d'une de mes copines. Ils diffusent les courses de temps en temps. » La petite blonde marqua ensuite un temps d'arrêt avant de reprendre. « J'avoue que oui. T'es mignon sur écran mais quand je t'ai rencontré au Gold Saucer... C'était comme magnétique. »
Ce n'était pas son statut de star de la piste qui intéressait Levia. C'était le Gabriel derrière la caméra et les paillettes. L'homme qui la faisait vibrer. Celui qu'elle voulait apprendre à mieux connaître. La demoiselle le voulait tout entier sans compromis. Elle se sentait prête à tout pour ça. Comme si elle avait marché dans la pénombre toute sa vie et que les lumières s'étaient soudainement allumées. Eblouissantes et – il fallait l'avouer – un peu effrayantes aussi. Elle appréhendait de trop se livrer bien sûr. Qu'il n'apprécie pas ce qu'elle était. Les valeurs qu'elle défendait. Les sacrifices qu'elle entendait faire pour sa patrie. Ils ne partageaient pas la même culture et venaient de continents opposés. Son rire était une douce mélodie à ses oreilles et Levia se laissait charmer. En cet instant, il aurait pu l'entraîner au bout du monde. L'héritière Tenson tâcha de conserver le maximum de grâce tout en enfourchant pour la première fois le volatile. L'aide précieuse de son amant lui évita d'avoir l'air trop ridicule. Elle avait l'impression de se tenir sur une montagne tant son champ de vision s'était élargi et un petit cri de plaisir surpris s'échappa de ses lèvres. Levia ne se fit pas prier pour encercler la taille de Gabriel de ses bras, en profitant pour se coller outrageusement contre lui. Elle ne semblait plus vivre que pour le contact de leurs corps. Réticente à s'en détacher.
« Je ne te lâcherai pas si facilement. » Et elle le pensait, par Leviathan, elle le pensait. « Prête si tu es prêt. »
Leur petite aventure pouvait commencer. Elle avait hâte de voir la surprise qu'il lui réservait.
Gabriel Cendre-Tallerond
Date d'inscription : 17/12/2019 Messages : 95 xp : 2917
Un sourire vint déchirer le calme olympien de son visage alors que sa chère et tendre se révélait enfin un peu. Alors comme ça elle l’observait régulièrement depuis le plus fameux des bars du Wutaï mh ? Gabriel se rendait compte qu’il ne connaissait vraiment rien du pays de son interlocutrice. Rien du tout. Envie de bien faire. Peur de dire quelque chose d’indélicat. De méchant. Il était hors de question de la vexer ou de blesser. Il préférait mourir que de voir son visage se décomposer sous les coups de l’horreur. Quel sentiment violent. Puissant, alors qu’il ne la connaissait pas vraiment. Tout aussi peu que son pays, que ses amies, que la vie… Mais parfois, dans la vie, il fallait savoir prendre des risques. Levia était son risque à lui. Si sa raison lui criait de s’enfuir à toute vitesse, son cœur lui avait déjà fait son choix. C’était elle. Elle ou rien. Peu importe si elle était dangereuse. Si elle n’était pas la femme qu’il pensait avoir contre lui. Voleuse. De matérias ? De son cœur. Cette demoiselle révolutionnait son monde. En d’autres circonstances, il l’aurait immédiatement jugé. Mais il était en train de tomber amoureux. Alors il voulait lui donner le bénéfice du doute. La comprendre.
Pas farouche. Moins farouche que ce qu’il avait pu voir, lorsqu’elle se démenait telle une tigresse face aux monstres de la grotte, et de la plage, et… ceux de la vie. Oui, car Gabriel doutait parfois de la bienveillance de sa princesse mais… elle semblait croire en lui. Sans même hésiter. En lui offrant tout sans même un soupçon de doute. Elle aussi, ne le connaissait pas vraiment. Ce n’est pas parce qu’elle l’avait vu toute une partie de sa vie sur petit écran qu’elle savait quel genre de monstre se cachait derrière son beau sourire. On ne faisait pas plus gentil et délicat que le jockey, mais comment pouvait-elle en être assurée alors qu’elle ne l’avait vu pour la première fois il y a seulement quelques semaines de cela ? Le jeune homme aurait pu être malveillant, profiter d’elle, la tirer vers de sombres sentiers sans lui laisser d’autre choix. Les tourtereaux étaient… si naïfs. Si bêtes. Mais ils s’étaient bien trouvés. Deux âmes sœurs, jumelles, qui du premier coup tombaient sur la bonne personne. Les choses auraient pu mal tourner. Mais puisque c’était eux, tout irait comme sur des roulettes. Tous les deux enfin en selle, prêts à partir. Prêts à profiter du reste de la journée. -Merveilleux, Princesse Levia. N’hésite pas à me le dire si… Mon chocobo va trop vite. Il aime aller vite. Moi aussi.
Petit sourire taquin alors qu’il tournait délicatement son visage pour poser une dernière fois ses yeux sur sa si charmante interlocutrice. Fidèle à son métier, Gabriel aimait la vitesse. Dévaler les plaines entourant la ville de Costa Del Sol à toute vitesse, sentant l’air frapper son visage de plein fouet. Bien sûr, quand bien même il pensait cela, il ne pouvait démarrer aussi violemment alors qu’il avait sa belle collée derrière lui. Sa monture se mit à galoper après quelques coups de rennes, n’allant de toute évidence pas au plus vite mais… Cela restait agréable. Suffisamment vite pour qu’ils apprécient la ballade sans se retrouver dans une fâcheuse position. Le silence s’était installé les premières minutes. Gabriel n’osait pas venir le briser. Il aimait profiter du calme, parfois. Sentir le corps de Levia contre lui, sans rien dire. Se concentrer pour ne pas prendre le mauvais chemin, pour l’emmener au bon endroit. Le damoiseau ne comprenait toujours pas ce qu’il avait fait pour mériter une aussi belle chose dans sa vie. C’était trop beau. Comme si tout cela n’était qu’un rêve, un simple songe qui finirait par se dissiper, comme tout le reste. Pourtant Levia était là, plus vraie que nature. Et elle ne semblait visiblement pas prête à le lâcher. Pas de sitôt.
-Je veux que tu me parles de toi. Je t’apprécie. Vraiment Levia. Et mon cœur ne peut accepter de ne rien savoir. Rien comprendre.
Briser le silence pour dire quelque chose comme cela… Vraiment Gabriel ? C’était risqué. Peut-être qu’elle allait se braquer. Ou s’enfuir. Mais le jockey était sincère. Il voulait savoir, comprendre. Coin coin, son ton était celui du canard. Rien que de par sa voix, Levia pouvait deviner sans trop de problème qu’il aurait tout accepté. Presque tout. Son canard. Sa cane à lui… Ou Sa canette ? Ne venait-elle pas de fêter son anniversaire ? Quel âge avait-elle au juste ? Avec la voleuse, Gabriel n’avait aucune certitude. Presque. Il savait qu’elle volait. Qu’elle embrassait bien… Qu’elle venait de Wutai ? Pour le reste c’était… le flou complet. Si elle était un ange, elle la laisserait l’emporter vers le paradis. Si elle était une diablesse, il lui couperait les cornes et la remonterait jusqu’à la surface. Sur ces belles références bibliques, la plage, elle, faisait enfin son apparition, au loin.
Levia Tenson
Date d'inscription : 09/12/2019 Messages : 188 xp : 2631
Sujet: Re: You are MY princess ☼ Levia Ven 1 Jan - 10:55
Les sourires de Gabriel étaient de vrais trésors que Levia espérait pouvoir chérir encore longtemps. C’était effrayant comme le moindre de ses gestes, la moindre de ses expressions la captivait. Elle ne pouvait détourner son regard de lui lorsqu’il était à proximité et il envahissait ses pensées dès qu’il s’éloignait d’elle. La petite princesse se sentait si loin de son Wutai natal. Elle en avait fait du chemin depuis sa fuite nocturne de la pagode familiale. Elle était partie pour aider ses amies dans leur quête et aider à rendre à son pays sa gloire passée. Elle ne s’était pas attendue à Gabriel et maintenant… Maintenant elle n’imaginait plus sa vie sans lui. Ils étaient si différents mais elle n’en avait que faire. Elle était prête à tout apprendre pour lui, à tout lui partager. Elle avait longuement réfléchit et la réponse lui était venu avec une rare clarté. Levia ne voulait rien lui cacher. Elle ne pourrait qu’espérer qu’il ne prenne pas peur en découvrant qui elle était vraiment. C’était un gros risque car partager les secrets de sa naissance pouvait la mettre en danger. Elle ne connaissait pas le jockey depuis longtemps mais son coeur lui soufflait qu’elle pouvait lui faire confiance. Sans aucune réserve.
Gabriel l’aida à monter en selle. C’était une toute nouvelle expérience qui arracha à Levia un petit cri de plaisir. Tout avait l’air si différent de la haut. Elle pouvait sentir toute la force du chocobo sous ses plumes. C’était vraiment impressionnant. De ses bras menus, elle entoura la taille de son amant, se collant tout contre son dos et y laissant reposer sa joue pour mieux profiter de l’instant. Elle se laissait porter par le cavalier admirant le paysage et s’accrochant plus fort à lui lorsque la vitesse augmentait. Elle n’avait pas peur Levia, au contraire, elle était aux anges et son rire éclata dans le silence environnant.
" C’est parfait, tout est parfait."
Et elle le pensait. Tout dans leur histoire depuis leur rencontre au Gold Saucer et la nuit idyllique qu’ils avaient partagé jusqu’à leur retrouvaille la veille avaient été merveilleux. Elle avait l’impression d’être une héroïne de conte de fée. Elle l’aimait. C’était une certitude aussi rapide que brutale mais pourtant véridique. Elle avait été captivée dès le premier regard et était tombée amoureuse dès leurs premiers échanges. L’héritière Tenson s’était attendue à ce qu’il réclame des explications après son vol de la veille. Elle ne saurait dire si elle avait cru qu’il les réclamerait plus tôt ou si elle espérait que les explications viennent plus tard. Mais Gabriel voulait tout savoir d’elle et elle ne saurait lui mentir. Pas à lui. Jamais. Ses amies lui en voudraient certainement mais elle lui devait bien ça.
" Je vais tout te dire mais il faudra me promettre de le garder pour toi. Cela pourrait nous mettre en danger, moi et mes amies. Je ne pourrais pas supporter s’il leur arrivait quelque chose par ma faute."
Au fond de son coeur, elle savait déjà que jamais son amour ne la trahirait. Mais elle le connaissait si peu au final. Elle observa les alentours pour s’assurer qu’ils étaient bien seuls.
" Je suis la fille de Staniv Tenson, chef du clan Tenson. Notre clan vivait près de Fort Tramblin avant la guerre et on s’y était réfugié quand la Shinra a envahi Wutai. J’étais là quand ils ont pris le fort. Beaucoup de membres de notre clan sont morts ce jour là. Ma… Ma mère et mon frère aussi. "
La demoiselle s’arrêta un instant pour reprendre une constance, des larmes lui brouillant la vue.
" Mon père ne s’en est jamais remis. On s’est ensuite installé à la capitale car la SHINRA avait réquisitionné nos terres. Wutai était devenu une sorte d’attraction touristique. On n’avait pas pu se défendre. Nos troupes ne pouvaient pas lutter contre les SOLDATS et leurs matérias. Alors mon père et les autres leaders du Wusheng se sont rassemblés et l’académie de Wutai qui enseignait l’art ninja a changé de but. Au lieu d’être missionnés et de voler pour de grands seigneurs, ses étudiants le feraient pour la grandeur du pays. Pour qu’on puisse être de nouveau libre."
Son regard se perdit dans le vide avant de poursuivre.
" Je n’ai pas eu le droit de faire l’académie. J’étais douée pourtant. J’ai tout appris d’un Maître qui vivait à Fort Tramblin. Mais après… Après tout ce qu’il s’est passé, mon père voulait à tout prix me protéger. Je ne pouvais pas quitter la maison sans qu’il m’accompagne. J’étais très seule jusqu’à ce que je rencontre les filles et qu’elles m’incitent à briser les règles. Quand elles ont gradué de l’Académie, on leur a donné une mission alors je me suis enfuie pour les accompagner. Voilà, tu sais tout. Et toi alors, dis moi tout de toi !"
Levia avait tout révélé d’une traite pour ne pas perdre son courage. Elle espérait qu’il comprendrait et qu’il ne jugerait pas trop sévèrement les actions de son peuple.
Gabriel Cendre-Tallerond
Date d'inscription : 17/12/2019 Messages : 95 xp : 2917
Tout était parfait. Oui. Levia avait raison. Difficile de décrire d'une autre manière ce qu'il se passait entre eux. Ce lien indélébile qui les unissait. A la vie. Et à la mort. Gabriel ne s'était jamais imaginé tomber aussi facilement pour cette charmante créature. Lui qui mettait constamment des barrières entre lui et les autres. De peur de souffrir. D'être trahi. Confiance donnée avec parcimonie. Mais il n'y avait aucune retenue, lorsqu'il était question d'elle. Prêt à tout lui donner. Tout faire pour elle. Vie métamorphosée par l'existence d'une simple personne. Le destin les avait réuni, et plus jamais ils ne se quitteraient. De si nombreux mots virevoltaient dans son cerveau, valsant inlassablement. Elle était belle. Drôle. Intelligente. Tout chez elle n'était que perfection. L'image du paradis, de la terre promise. Gabriel, pourtant, n'était pas satisfait. Car rien n'était suffisamment puissant, grand, pour décrire tout ce qu'il pensait d'elle. Jusqu'à présent, le jockey avait douté du bien fondé des sentiments de sa princesse. Il ne la méritait pas. Ne méritait pas tout cet amour. Elle ne pouvait que jouer, prétendre ? Cette anxiété s'était étiolée, envolée, désormais. Levia ne s'enfuyait pas. Elle restait à ses côtés. Pour le meilleur et pour le pire.
Les révélations, enfin. Chose que Gabriel avait ardemment désiré. Mais si elle avait décidé de ne rien lui confier, de se murer dans un pernicieux silence, il n'aurait su le lui reprocher. Comment lui reprocher quelque chose qui était de toute évidence douloureux ? Aucune envie de la forcer, de l’entraîner vers des sentiers sombres et compliqués. Pourtant, en cet instant, l'honnêteté avait primé. Danger... Une promesse. Facile. Beaucoup trop facile. - Je te le promets. Faire du mal à toi ou tes amis ne me viendrait même pas à l'esprit. Danger présent ou futur, je l'écraserai. Avec toi entre mes bras. Rien n'est plus important que toi. Ton bonheur. Tirade longue, passionnée. Qu'il pensait sincèrement. Peu importe qui était ses ennemis. Il était prêt à affronter le monde entier rien que pour ses beaux yeux. Gabriel regrettait presque d'être sur le dos de sa fidèle monture. Il ne pouvait lire son regard, la prendre entre ses bras. La rassurer tout du long de cette épreuve. Possibilité de s'arrêter, de prendre le temps de discuter. Mais Nyx était lancée. Fendant le vent à toute vitesse. Levia comptait plus que tout au monde, mais il ne voulait pas alimenté la jalousie débordante de son chocobo. Sinon, ils risquaient de se retrouver au sol. Éjectés d'une simple ruade.
L'histoire commençait, maintenant. Concentration. Pour saisir tout ce qu'elle lui disait. Pour maintenir Nyx sur le droit chemin. Habitude, de faire mille et une choses à la fois. Elle venait de Wutaï, aucune surprise là dessus. Pour tout le reste, par contre... Son histoire était glaçante. Infiniment triste. La Shinra. C'était toujours la Shinra. Ceux qui par leur avidité avaient presque détruit le monde. Tant de souffrance... Tous ces gens morts et pour quoi ? Pour rien. Rien du tout. Sacrifices en vain pour une chimère qui n'existait pas. Quand bien même elle était nichée dans dos musclé, Gabriel se devait d'être toujours plus présent. Main se glissant contre les doigts enserrant sa taille. Pour lui rappeler qu'il était son roc. Qu'il était là, l'écoutait. Pas le moment de prendre à son tour la parole. Il fallait lui laisser le temps de tout conter. Père évidemment traumatisé par cette guerre asymétrique, monstrueuse. Désir partagé entre le peut-être un jour époux et le patriarche Tenson. Celui de la protéger. De la mettre loin du danger. Choix qui avait du être difficile. D'ainsi enfermer sa propre fille, son héritière. Par peur. Levia, pauvre oiseau piégée dans une cage dorée. Bonne intention, mauvaise exécution. Priver quelqu'un de liberté ne finissait jamais bien.
Enfin, tout faisait sens. Voler. Voler pour la grandeur de sa patrie. Pour sortir de la fange, se hisser de nouveau au sommet du monde. Les matérias, sources de pouvoir. De simples pierres pouvant changer le cours d'une guerre. Objectif logique, légitime. Entendre tout ça ne faisait qu’accroître cet amour que Gabriel ressentait pour sa princesse. Les horreurs qu'elle avait du subir. La tristesse. Le deuil. Au fond, la Shinra s'était contentée d'exploiter une ressource naturelle. Une ressource qui aurait dû être à la disposition de tous. Créer un monopole fictif. En tirer profit. C'était débectant. Gabriel ne voyait plus aucun mal à voler ces si précieuses armes. Il comprenait, enfin. - Je ne sais pas quoi te dire... Levia. Ces gens... Ils t'ont tout pris. Ils n'en avaient pas le droit. Tu méritais d'être heureuse. Et tu le mérites encore aujourd'hui. Je comprends mieux ton attitude. Tes actions. Et tu as raison. Voles tout ce que tu peux... Veux. Ou pas. Peu m'importe. Je ne t'empêcherais jamais de faire quoi que ce soit. Tu es, surtout, dans ton droit de le faire. La Shinra mérite de disparaître de la surface de cette Terre. Colère vibrant dans le fond de sa gorge. C'était toujours eux, les fautifs. La gangrène de Gaïa.
-Tu veux... Que je te parle de moi ? Mes problèmes sont bien dérisoires, à côté des tiens mais... D'accord. Instant de silence, le temps qu'il se remémore tout, qu'il ne manque rien en lui racontant l'histoire de sa vie. - Il y a des décennies de cela, ma famille était riche. Indécemment riche. L'entreprise familiale était en concurrence constante avec la Shinra... Et mes aïeux ont, de toute évidence, perdu. La Shinra a tout pris, à ma famille. Son éclat. Son histoire. Sa fortune. Plus grand chose ne reste, de feu l'empire des Cendre-Tallerond. L'enfant doré qui se plaignait de ne plus avoir autant de caviar qu'avant. Peut-être que Levia le percevrait ainsi, mais il en doutait fortement. - Si ce n'était que ça... Soit. Je n'ai pas besoin de tout l'argent du monde. D'exploiter les autres. Le problème, c'est que cela a influencé l'attitude de mes parents. Mon père, surtout. Éducation stricte. Violente, parfois aussi. Besoin de me façonner comme l'héritier parfait. Pour reprendre ce qu'il estime nous revenir de droit. Je n'en avais pas envie. Alors je suis parti. Devenir jockey, trouver mon propre bonheur dans ce bas monde. Mais le poids de tous ces devoirs, de tous ces malheurs... Il est dur à porter. Et je ne me sens jamais dans mon droit d'être simplement moi.
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