I am a Good Girl {t.c

Citation :

- Ce sujet est un sujet commun, si votre personnage est dans la région de Edge à la fin du mois d'aout, n'hésitez pas à poster à la suite.
- Il n'y a pas d'ordre de passage, chacun répond quand il le souhaite.
- Pas de minimum ni de maximum de mots, c'est un sujet classique et non un event.
- Loveless a fini son avant première et le buffet à été servi.
- Les Bees continuent de se produire sur scène mais le volume permet néanmoins d'entretenir des conversations.

Honnêtement c'était la première fois que je me rendrais à cet endroit. A la base je ne voyais pas pourquoi j'irai au Honey Bee Inn, j'avais d'autres choses à faire que de regarder des jeunes femmes déguiser en abeille...Pourquoi ce déguisement ridicule d'ailleurs. Encore une chose étrange que la race humaine faisait...On pouvait donc se demander ce que je faisais là ? Comme tout le reste du gratin présent pour cette représentation j'avais été invité. Au début j'avais penser à ne pas y aller mais l'idée de manger gratuitement de la nourriture était tentant et puis découvrir un nouvel endroit pouvait être intéressant. Peut être que le spectacle m'inspirerait quelque chose, bien que voir une personne se déhancher ne m'avait pas vraiment donner de l'imagination jusqu'à présent.
Il était vrai aussi que suite à l'épisode de Costa Del Sol j'étais presque resté enfermé chez moi. Je n'avais eu aucune envie de tomber sur un monstre ou de me faire encore assommer par une vague. J'avais maudit Otto pendant tout le retour du voyage, car c'était son idée de m'avoir emmener là bas. La prochaine fois il ira se dorer sur la plage tout seul plutôt que de me forcer à aller dans un endroit que je ne voulais pas.
D'ailleurs en parlant de mon cher Otto, il était bien évidemment aussi présent. Monsieur n'allait pas louper l'occasion de se faire de nouveaux clients. Enfin, comme si il en avait besoin. Il était déjà bien sur son tapis rouge et moi j'étais à la table des gens ordinaires. Bien évidemment, il y avait celle des peintres mais je détestais me mêler aux personnes de mon métier. Ils avaient le don pour m'agacer, à tout savoir sur l'architecture qui les entouraient. De mon côté, au calme, je pouvais scruter tranquillement le décor du bâtiment. Il me semblait aussi apercevoir Mateus dans un coin. Que faisait il là ? Je n'aurai pas pensé qu'il était ce genre d'homme mais au fond on ne connaissait jamais réellement quelqu'un. Connaître était d'ailleurs un bien grand mot vu le temps qu'on avait passé ensemble. Je ne savais même pas son métier, simplement qu'il était doué en combat et venait de Edge. Pas grand chose donc pour s'inventer des histoires.

D'ailleurs en parlant d'histoire le rideau s'était levé et la musique s'était élevé dans la salle pour laisser apparaître une jeune femme et des danseurs. Je n'allai pas nier qu'elle dégageait beaucoup de charisme et je comprenais pourquoi elle avait du succès. Le rythme était bon, les paroles pas vraiment ma tasse de thé. Mais au-delà de ça. C'était à mes yeux de la provocation pure et simple. Je n'avais jamais saisi ce genre de show et avait fini par abandonner pour m'emparer de mon crayon et de mon carnet. Vu sa popularité, entre artiste, je pouvais bien laisser son empreinte sur quelques feuilles blanches. A mon avis je n'aurai aucun mal à les vendre contre quelques Gils à la sortie. Personne ne faisait attention à ce que je faisais, trop absorbés par les bonnes mensuration de la reine de ce soir.
La lumière s'était éteinte et les applaudissements s'étaient mis à pleuvoir. Pour ne pas faire tâche au milieu de tout cela, je tapais des mains aussi quelques secondes. Est-ce que je pouvais enfin partir ? Mon PHS s'était mis à vibrer dans ma poche et c'était Otto, qui me connaissait trop bien en m'interdisant de quitter discrètement la soirée. Sinon il ne payait plus l'essence de ma moto. C'était un terrible chantage. Soupirant, je séparais une fleur de ses copines et la sortais du vase pour jouer avec.

Sa tête dodelinait de droite à gauche au rythme d’une mélodie que seule elle semblait entendre. Un verre à la main, Ariadne se tenait près du rideau. Du bout du doigt, elle l’écarta délicatement pour observer à la dérobé le public qui s’installait. Salle comble, ce soir encore. L’ambiance extatique de la foule la grisa, elle ne résista pas bien longtemps à l’idée de reprendre une gorgée d’alcool alors qu’elle aissait retomber l’épais tissu rouge et s’aventurait sur la scène plongée dans la pénombre. Tout était en place. Il ne manquait plus que la star de la soirée. « Loveless, mesdames et messieurs… » Souffla t’elle pour elle-même comme si elle fut animatrice avant de tourner sur elle-même et de tendre sa main vers l’ottomane qu’elle occuperait d’ici une poignée de secondes. Déjà les danseuses qui l’accompagneraient se pressaient en coulisses. L’une d’elle lui fit signe de les rejoindre, pointant le rideau du doigt comme pour lui indiquer que ce dernier ne tarderait à se lever. Qu’imaginait-elle, celle-là ? En plissant un peu des yeux pour l’observer, Ariadne compris qu’il devait s’agir d’une nouvelle recrue - elle n’arrivait pas à mettre de nom sur son joli facies - ce qui justifiait son impertinence et le fait qu’elle ne sache pas qui elle était et qu’ici, tout, ou presque, lui était permis. Du moins le croyait elle. La garagiste grimaça en lui répondant par un vague geste de la main avant de faire claquer ses talons jusqu’à elle. « Je n’allais pas rester planter là, rassure-toi, va. La scène est à vous. J’aurais une plus belle vue des coulisses de toute façon. » Lui lança t’elle, insolente et ivre.

Au même instant, Aileen fendit la foule pour regagner les planches. Ariadne eut tout juste le temps de lui adresser un clin d’œil avant que la star de la soirée ne s’en aille occuper la scène. La brune retint son souffle lorsque les projecteurs se braquèrent sur son amie et son cœur palpita de plus belle lorsque la musique résonna dans l’établissement. Les spectacles d’Aileen étaient uniques. « Après tout, le Honey Bee est toujours plein à craquer quand Loveless s’y produit. » Prononça-t-elle à voix haute en chantonnant avant de porter ses lèvres à son verre. Le combientième ? Elle éluda la question en haussant les épaules. Sa consommation s’était peut-être intensifiée, ces dernières semaines… Après tout, il y avait quelque chose dans l’air. C’est ainsi qu’elle le présentait. Quelque chose dans l’air… Où peut-être était-ce simplement qu’elle qui vivait bien mal le rapprochement entre sa meilleure amie et son garde du corps et qu’elle, plus ou moins consciemment, s’acheminait à afficher sa mauvaise humeur sans vouloir jamais donner de détails ? Elle qui ne voulait reconnaître que cette histoire la blessait étrangement plus qu’elle ne voulait l’admettre ? Mais qu’importe, ce soir, c’était jour de fête. « I’m a good girl… » Reprit elle en chœur tout en reprenant grossièrement un mouvement qu’Aileen venait d’esquisser. Elle était resplendissante dans ce nouveau numéro qui ne laissait insensible personne dans l’assemblée, du moins Ariadne tachait elle de s’en assurer en sondant le public, prêt à tomber sur le premier qui oserait s’ennuyer pendant un pareil ballet.

Lorsque la lumière s’éteint, la brune donnait l’impression de s’être elle-même produite sur scène tant elle s’était investie dans son rôle de spectatrice. Aileen la dépassa et elle lui envoya un baiser de loin. « Tu es parfaite ! » Après lui avoir fait un petit signe de la main pour lui signaler qu’elles se revoyaient dès qu’elle se serait changée, et notamment parce qu’elle devait se resservir puisque son verre était dramatiquement vide, Ariadne quitta les coulisses pour rejoindre la salle. Elle tira un peu sur sa chemise, il faisait si chaud ce soir… Son regard se balada de table en table avant qu’elle ne remarque quelqu’un… Ses sourcils se froncèrent avant que son visage de s’éclaircisse. « Enoch ? » Elle éclata de rire avant de s’avancer vers sa table. Comme si elle venait d’avoir une révélation, elle regarda son verre, consulta l’artiste-peintre avant de regarder le plafond. « D’accord, d’accord, j’ai compris le message Joe, c’est un rappel c’est ça ? Un rappel qu’il faut que j’arrête. Mais bien, d’accord, j’arrête ! » Lança t’elle en posant son verre vide sur la table, levant ses mains comme pour signaler qu’on ne l’y reprendrait plus avant de s’asseoir à côté de celui à côté duquel elle avait combattu lors de ce sinistre après-midi à Costa Del Sol. Après tout il l’avait vu le lendemain de ce qui devait être l’une de ses pires gueules de bois… Elle ne pouvait prétendre ne pas voir là un signe qu’elle devait freiner sa consommation. Mais pourrait-elle seulement tenir cette sage résolution ? « La vache… T’as pas vraiment l’air de t’être amusé toi, je me trompe ?  Qu'est ce que tu fais là ? » Commenta t’elle alors que ses lèvres se tordaient en un sourire amusé. Après tout, elle connaissait peu le bonhomme, mais assez pour savoir qu’il était… Particulier. « I’m a good girl… » Reprit elle en esquissant un petit mouvement d’épaules, comme pour l’inviter à se dérider, sans y croire une seconde.

Posté dans la salle, Mateus scrutait le public du Honey Bee depuis le bar en esplanade. De son point d’observation, il avait reconnu quelques visages mais ne s’était présenté à personne. Comme à son habitude, Aileen avait veillé à inviter des profils éclectiques, de drôles de rencontres se faisaient aux abords des tables, bien que certains se montrent plus récalcitrant que d’autres à l’idée d’aller vers l’inconnu. Ça n’en demeurait pas moins une franche réussite, peu d’artistes pouvaient se vanter d’avoir un si large panel d’aficionados. Appuyant ses avants bras sur la barre en fer devant lui, il observa le rideau qu’on ne tarderait plus à lever.

Aileen s’était montré bien évasive lorsqu’elle avait évoqué son nouveau numéro, ce qui avait de quoi l’inquiéter. Mateus avait assisté à toutes ses répétitions, mais il avait l’intuition qu’elle lui réservait une surprise. Il ne lui avait pas fait le plaisir de la questionner outre mesure, se contentant d’imaginer ce que la petite tête blonde pouvait bien avoir manigancé dans son dos, et bien qu’il ne raffole pas de ses excentricités, il se surprenait de plus en plus à les attendre, comme si, quelque part, elles le challengeaient. Ainsi continuaient ils de se tester, de repousser leurs limites pour découvrir qui de l’un ou de l’autre craquerait en premier. Avec bien plus d’espièglerie depuis que leur relation avait pris un nouveau tournant difficile à définir. Pour l’heure, il profitait de l’insouciance des premières heures, bien qu’elles s’avèrent parfois plus amers que celles partagé par des amants plus communs…

Les lumières de la salle changèrent, suivit par des exclamations et sifflements de la foule. On découvrit bientôt Aileen, lascivement allongé dans une ottomane. Le spectacle pouvait commencer. Lorsqu’elle entonna le premier couplet, il fronça légèrement des sourcils, comme si ces mots lui étaient étrangement familier. Il lui fallut quelques secondes de plus pour se souvenir où il les avait entendus pour la première fois et toutes les images de cette après-midi à Costal Del Sol lui revirent en mémoire. Il ne se posa même pas la question, il lui parut évident qu’il avait mis le doigt sur l’instant qui lui avait inspiré ce numéro, il avait un gout de revanche sensuelle, de pied de nez coquin. L’œillade qu’elle lui jeta alors qu’il secouait la tête ne laissait planer plus l’ombre d’un doute. Elle lui faisait payer à sa façon la cruauté dont il avait fait preuve en se dérobant à ses soins ce jour-là.

Autour de lui, les acclamations fusaient, le public était conquis. Aileen jouait avec leurs attentes et les menait à la baguette. Il en oublia presque de se méfier avant qu’elle ne traverse la salle, monte sur le bar et continue son petit numéro posté là-haut, offerte à la vue des clients les plus gourmants qui se rapprochèrent de l’installation comme aimanté par la reine de la soirée. L’ironie atteint son paroxysme lorsqu’elle leur rappela qu’elle était une gentille fille et qu’elle tomba dans les bras de deux danseurs avant de conclure son numéro sous un tonnerre d’applaudissements. Là-dessus, les lumières changèrent lentement, comme pour laisser le public se remettre de ses émotions avant que les Bees ne reprennent le flambeau. Mateus se rapprocha alors des loges, partagé entre l’envie de saluer sa façon toute particulière de se venger et celle de lui faire entendre à sa manière que, non, elle n’était pas une gentille fille… Avant qu’elle ne se défile et soit accaparée par ses nombreux admirateurs, à peine ouvrit elle la porte qu’il plaisanta, adossé contre le mur. « Je toucherais des droits d’auteurs ? » Après tout n’était il pas l’instigateur de ce petit ballet ? Il l'observa, résista à l'idée de l'entrainer à nouveau dans la loge et de fermer la porte derrière eux avant de reprendre. « Une gentille fille, tu parles… Je corrigerais quelques couplets, tout à l’heure. » Suggéra-t-il avant de lui faire signe qu’elle pouvait disposer si ça lui chantait, mais qu’il la gardait à l’œil et n’oublierait pas son doucereux affront lorsqu’ils se retrouveraient, en privé.