I heard they found her, that night. Alone.
No name, no parents.
-Tonfa
Est-ce que vous vous êtes déjà promené à quelques parts, entendants les chuchotements et les murmures des gens autour de vous ? Vous savez qu'il parle de vous. Vous les voyez vous regarder, vous dévisager. Ils parlent de vous, c'est clair, évident. Ils ne pourraient pas parler de quelqu'un d'autre que vous, après tout, avec leurs regards rivés, qui vous analysent, qui vous déchire
C'était ça, ma vie. Ma jeunesse fut parsemée de ragots sur la petite fille que j'étais. Était-ce par pitié ou par jugement ? Je n'aurais pu le savoir, honnêtement. Même les gamins de mon âge avaient entendu parler de moi. Ils n'étaient pas forcément méchants, mais ils se méfiaient, me trouvaient étrange. On devinait facilement que j'étais orpheline; c'était fréquent, après la guerre, mais on était cette sorte de singularité, pour eux. Étrange, mais là, dans leur vie.
Mais je ne me plains pas. J'ai été bercée par la vie au temple, portant mes prières à Leviathan, apprenant le respect, l'amour et le don de soi. Les moines, les prêtresses, ils prenaient soin de nous, prenant la place que mes parents auraient pu avoir. Bien que j'ai pu être triste de les avoir perdus, de ne pas les avoir connus, je ne me souviens même pas d'eux, j'étais beaucoup trop jeune. Et j'ai gagné une bonne poignée de frères et soeurs qui n'auraient pas fait partie de ma vie, sans cet évènement. Alors, pourquoi me morfondre ?
Who were you, again ? Not important.
You're pretty cute; we should be friends!
-Katana
Je me souviens de ma première rencontre, avec elle. Katana. Évidemment, ce n'est qu'un surnom qu'on lui donne pour le tranchant de son parler. Franche, directe et magnifique, j'étais un peu son contraire. La petite studieuse avec un manque de confiance en elle, comparé à la reine de beauté qui était assez populaire à l'académie, tout comme dans le village. Chacun de nos camarades de classe la connaissait, à cause de son frère, mais aussi comme étant la fille du forgeron. Mais, moi, je l'ai connue d'une tout autre façon; elle fut ma première véritable amie.
C'est grâce à elle que j'ai pu rencontrer celle que l'on surnommait parfois Tonfa; comme l'arme, elle était un peu rigide, méfiante, mais, au final, elle m'accepta dans leur duo. Étranges liens qui nous unissaient malgré nos caractères, passions et aptitudes différentes. Peut-être était-ce ça qui nous permettait de se compléter si bien. Nous formions une petite famille, trois amis, trois soeurs, trois guerrières qui apprenaient l'art ninja ensemble.
Et alors que nous pensions être unis, complète, notre chère Katana nous ramena une belle surprise. Une toute petite princesse du Wutai. Non, sérieusement, c'était littéralement une princesse. Notre princesse. Levia Tenson, héritière de son clan. Tonfa lui fit la vie dure, comme à son habitude et Katana l'aimait déjà, donc c'était un bon signe. Quelle surprise qu'elle et moi soyons si similaires, malgré notre héritage différent; elle, princesse et moi, l'orpheline. Mais nous sommes rapidement devenues amies, comme deux parties d'un Nunchaku; même si elle était beaucoup plus énergique que moi, je dois admettre qu'on se complétait.
Je n'avais peut-être pas de famille, mais je n'étais plus seule, maintenant. Mes jours passés seule n'étaient plus et ne serait assurément plus.
We noticed her lack of fighting spirit.
She is smart, knows how to use weapons.
But she will never go for the kill.
-Academy Teacher
Code de combat, code d'honneur, règles par lesquels nous vivons, ninja du Wutai. L'entrainement ardu, qui me laissait avec ecchymoses, plaies et sang séchés. Entrainement qui me faisait travailler le cerveau, à craquer coffres et combinaisons. Nous devions être les meilleurs. Nous devions rapporter l'honneur à notre patrie. Combattre avec honneur.
Je dois avouer que le combat, ce n’est pas mon point fort. Non pas que je suis mauvaise, loin de là. La théorie, c'est mon fort et j'exécute à la perfection, mais je n'aime pas la violence. Peut-être à cause de ma vie silencieuse au temple ou encore parce que mes parents biologiques sont morts en combattant pour notre patrie. Tout ce que je sais, c'est que je déteste tuer. Je vais tuer des monstres pour protéger, c'est certain, mais ce serait mentir que de vous dire que ça ne me fait rien. Ce sont des créatures vivantes, je ressens un petit pincement lorsque je dois en tuer un. Et je me suis fait réprimander plus d'une fois, pour ce même problème.
Je ne suis peut-être pas la combattante parfaite, mais j'avoue être la plus douée dans la planification. C'est ce qui me faisait briller, dans l'académie. Personne d'autre ne savait développer des stratégies comme moi. Et les coffres ? Simples jouets, entre mes mains. Ce sont ces aptitudes bien à moi qui m'ont mené à graduer avec mes amies. Encore heureux. Je n'aurais pas supporté de rester sur les bancs de l'école ou encore être forcée à porter les robes du temple pour devenir prêtresse; êtres avec mes soeurs, c'était ce qui m'importait le plus.
Leviathan soit loué...
I came all this way to be with you guys.
Let me come with you!
-Levia Tenson
Graduation, chose qui me rendait heureuse. Mais, à peine sortie des portes de l'école, on nous donnait déjà une mission. Recueillir des Matérias, nous envoyant à travers le monde pour se faire. Alors que le tout aurait dû être excitant, j'avoue avoir eu une boule à la gorge. On devait quitter le pays, laisser derrière maison et famille. On devait laisser Levia, également. Notre petite soeur, notre princesse. Lui faire nos au revoir, c'était comme laisser une partie de nous derrière. Et les petites crises qu'elle avait faites à son père, elles m'avaient touché. Elle ne servirait à rien, c'était certain; nous étions des guerrières, nous batant pour le Wutai, maintenant. On ne pouvait pas contredire notre chef.
Alors, à contrecoeur, nous avons pris nos bagages, nos armes et nos matérias, direction le continent ouest. Un dernier regard porté vers notre village, ces bâtisses que l'on connaissait par coeur, nos souvenirs. Un dernier au revoir à ces passages secrets que seuls nous connaissions, un hommage à cette statue dont je portais le nom de famille, un dernier sourire aux villageois qui nous avaient supportés malgré nos mauvais tours, le brouhaha qu'on causait. Nous partions, mission en tête, le coeur lourd...
Et à peine nos pieds furent-ils posés sur le sol du continent qu'elle nous avait appelé. Nos PHS résonnaient. Levia. Cette gamine nous avait suivis, elle avait quitté le village pour nous rejoindre. Elle était là, à peine quelques kilomètres de nous. Tonfa n'appréciait pas, mais je savais que Katana et moi, nous nous réjouissions... même si je n'allais pas lui montrer tout de suite. Il que je la taquine un peu. Mais, il fallait le dire; elle est étonnante, cette fille.
Nous voilà donc, enfin toutes réunis, prêts à chasser des matérias, cambriolant hommes et femmes, usant de chacun de nos atouts, mais, surtout, de mes petits plans concoctés exprès! Si mes amies ne ruinent pas tous mes efforts en s'excitant un peu trop...