Ma fille, ma bataille [PV]

Ma fille, ma bataille
Depuis qu’Ichigo ne faisait plus tellement parti de sa vie, Nina compensait son absence auprès de Luna en emmenant leur fille visiter un peu le monde dès que l’occasion s’en présentait. Son mode de vie étant simple (elle mangeait principalement les légumes qu’elle cultivait dans son petit jardin et évitait d’acheter les produits issus de l’industrie), elle pouvait se le permettre malgré une paye plutôt mince. Luna appréciait ces voyages mère-fille qui la sortait de l’endroit touristique et ensoleillé à proximité duquel elle vivait. Cette semaine-là, elles allaient à Edge. Nina détestait les grandes villes mais elle trouvait important que sa fille soit renseignée sur le monde qui l’entourait. C’était ainsi qu’elle apprendrait à apprécier pleinement ce qu’elles avaient chez elle. Enfin… façon de parler, Nina n’était pas non plus super fan de Costa Del Sol mais il n’y avait pas de travail pour quelqu’un comme elle chez ses parents, à la campagne. Elle avait des tas de frères et sœurs qui prenaient déjà toute la place. Et dans le fond, elle n’aimait pas les touristes, mais elle appréciait la plage, surtout le soir et dans les périodes creuses.

« Maman… c’est gris ! » Nina aurait été bien en peine de savoir de quoi parlait sa fille exactement car tout était gris dans cette ville. « Reste bien avec moi ma chérie, il y a beaucoup de monde ici. » Elles continuèrent la visite, profitant d’être dans une grande ville pour trouver des vêtements mieux coupés à Luna que ceux que Nina lui cousait.

Nina ne savait pas comment, ni pourquoi, mais alors qu’elle payait ses achats, Luna disparut. Quand elle la chercha, elle n’était plus dans le magasin. Elle sortit précipitamment pour la trouver dans la rue et n’en vit pas la trace. « Oh non… Par les anciens, Luna... » La panique commençait à gagner Nina qui porta les mains à son visage. Elle avança dans la rue, lentement, regardant partout autour d’elle. Sa fille de six ans seulement ne pouvait pas être bien loin. « Luna ! Luna ! » Appela-t-elle sous le regard sidéré des passants.

Nina s’adossa à un mur d’immeuble. Elle se sentait mal et hésita à chercher de l’aide. L’idée de tomber sur d’ignobles personnages – des membres de la Shinra par exemple – la freina. Elle ferma les yeux pour ne pas pleurer. Sa fille était tout ce qu’elle avait. Depuis sa naissance, le désir de Nina de sauver le monde de sa destruction programmée n’avait fait que se renforcer. C’est ce qui l’avait séparé d’Ichigo, petit à petit. Elle avait de plus en plus envie et besoin de s’impliquer pour la planète, alors que lui se détachait doucement de leur cause. Luna méritait de grandir dans un monde serein. Tous les enfants le méritaient. Et avoir perdu sa fille dans cette grande ville ne la rendait que plus hostile.

Elle se redressa. « Luna ! » Il fallait qu’elle retrouve son grand bébé de six ans… et vite, avant de finir par céder totalement à la panique. 2981 12289 0

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Ma fille, ma bataille
Les enfants ce n'était pas trop mon délire. C'était bruyant, et ça faisait que pleurer. Je préférais le calme alors je me trouvais rarement à me balader près de l'école. Rien que d'y songer, mes oreilles sifflaient d'avoir entendu trop de bruits. On ne pouvait pas me dire que moi aussi j'avais été un gosse. Loin d'être un enfant turbulent, j'étais même plutôt calme et vu que je n'avais pas d'amis, pourquoi est ce que j'aurais fais du bruit ? Les seules fois où j'avais pleuré c'était parce qu'on me torturait. Mise à part ça, mon père adoptif n'avait pas eu besoin de se plaindre sur mon comportement. J'avais même incarné l'enfant sage que toutes les mères du village auraient voulu avoir. Maintenant que j'étais devenu adulte, elles regrettaient surement d'avoir eu de telles pensées. A leurs yeux j'étais un jeune homme arrogant et froid, rien à voir avec le petit auquel elles avaient aimé tirer les joues. C'était quoi d'ailleurs ce délire de faire ce geste ? Est ce que moi je pinçais les joues des aînés ? Non. Il était de toute façon hors de question que je touche qui que se soit.

Enfin, ce n'était pas demain la veille que j'allai avoir un gosse, à moi de me piquer mon sperme et de l'introduire dans une fille. Mais qui serait assez farfelu pour avoir une idée pareille ? Déjà que je voulais pas m'enquiquiner avec une femme, ce n'était pas pour me retrouver avec un enfant d'une mère inconnu. De A à Z. J'aurai même pas vu son vagin. Pas que je tenais de toute façon à en voir un. Les images dans les bouquins d'éducation m'avait nettement suffit pour réaliser ça. Rien que d'y repenser ça me coupait l'appétit, alors que j'étais en train d'aller faire les courses. Un frigo ne se remplissait pas tout seul et manger pizza tous les jours, ça conduisait à une overdose. C'était comme ça que j'étais tombé sur une petite fille devant les portes coulissantes du supermarché en train de pleurer. J'avais regardé à droite et à gauche mais personne ne semblait lui prêter attention. On me traitait de sans coeur, mais je ne l'étais pas au point de laisser une gamine toute seule. Elle avait dû se retrouver séparer de ses parents. Edge avait tout de même sa population et sa grandeur, mais sa famille ne devait pas être loin.

Je soupirai avant de m'agenouiller devant la fillette, posant mon sac vide à côté de moi. Je notais que ses vêtements n'étaient pas de la mode de cette ville. Peut être était elle en vacance ici.

- Coucou toi, moi c'est Enoch. Et toi ?

J'essayais d'adopter un ton doux pour ne pas la perturber encore plus. J'apprenais donc qu'elle s'appelait Luna et qu'elle avait perdu sa maman en suivant un monsieur avec des ballons. Ca non plus j'avais jamais compris l'attrait pour ses trucs mais bon...chacun ses jouets hein.

- On va la retrouver ta maman. Mais il faut que tu arrêtes de pleurer d'accord ? Tu aimes les glaces ?

Comme on était au mois de Juillet, c'était un dessert qui était partout et c'était sans aucun mal que j'offrais un cône au chocolat à ma nouvelle "amie". Au moins elle avait cessé de pleurnicher. Maintenant il fallait retrouver sa mère, et une tignasse rousse ça ne devait pas être difficile à trouver. Je tenais d'une main celle plus petite de Luna, et tenais de l'autre un croquis express que j'avais établi suite à la description qu'elle m'en avait faites. Bon entre les " elle est super belle ma maman" et autre compliment, ça ne m'avait pas beaucoup aidé. Heureusement, j'avais eu tout de même des détails plus intéressant comme ses cheveux ou sa taille voir même sa tenue. A cet âge là on savait faire la différence entre une robe et un pantalon. J'interrogeais donc les passants qui m'avait l'air aimable avant d'apercevoir au loin une couleur flamboyante.

- Madame !

Réflexe débile car à cette distance, elle ne m'entendait surement pas. 2981 12289 0

Ma fille, ma bataille
De fait, Nina n’entendit rien du « Madame » lancé par le jeune homme. Elle continua à leur tourner le dos pendant un moment… toutefois, Luna avait déjà son petit caractère et elle avait reconnu la chevelure flamboyante de sa maman, alors elle se mit à hurler : « Mamaaaaaaaaaaaan ». Mais, même ça, Nina mit plusieurs secondes à l’entendre. Quand la voix de sa fille parvint à ses oreilles, elle fit volte-face et chercha du regard sa fille. Elle l’aperçut enfin, avec un homme qu’elle ne connaissait pas, mais son champ de vision était réduit au visage métissé de son enfant chéri.

Nina courut jusqu’à elle, elle la prit dans ses bras avec une tendresse excessive, presque violente – ce qui lui valu une petite tâche de glace au chocolat sur son corsage -. « Oh par tous les anciens, j’étais tellement inquiète ! » Elle lâcha enfin sa fille mais cette fois, elle la dardait d’un air sévère : « Je peux savoir ce qui t’a pris de partir comme ça ? Je t’avais dit de rester à côté de moi ! Cette ville est pleine de monde, c’est n’importe quoi ! » Le premier soulagement passé, Nina était bien décidée à punir sa fille dès qu’elles auraient retrouvé Costa Del Sol. Et elles n’étaient pas prêtes de repartir en vacances dans une grande ville de si tôt.

La jeune femme finit par réaliser qu’il fallait adresser la parole à celui qui accompagnait sa fille. Elle avait pensé pendant un quart de seconde qu’il avait peut-être enlevé Luna, mais il était trop détendu à son apparition pour que ce soit plausible. « Merci monsieur de vous être occupé de Luna. J’étais en train de payer ses vêtements et quand j’ai eu fini, elle avait disparu ! » Rien que d’y repenser, son coeur battait à cent à l’heure. Et pourtant, elle était plutôt du genre calme… Mais l’idée de perdre sa fille l’affolait. Le monde était déjà bien assez moche sans pareil drame. 2981 12289 0

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La petite Luna semblait elle aussi avoir reconnu sa mère et l'appela - me brisant les tympans au passage. Son cri avait au moins eu le mérite de se faire retourner la jeune femme. Je lâchais la gamine qui s'était mis à gigoter dans mes bras pour la laisse rejoindre sa mère qui avançait en courant vers nous. Je surveillais tout de même au cas où quelqu'un ne l'enlèverait pas en cinq secondes de séparations. J'ignorais ce que cela faisait de retrouver une personne de sa famille mais je supposais que ça devait être similaire à un soulagement. Il n'était surement pas difficile d'imaginer que la mère avait du avoir très peur de ne plus voir sa fille près d'elle. En tout les cas, Luna n'avait pas échappé à une réprimande. C'était vrai que c'était dangereux de se promener seul à cet âge là dans Edge. La petite avait eu de la chance de tomber sur un honnête homme tel que moi.

La jeune mère avait enfin remarqué ma présence après avoir fini d'enlacer sa fille. Elle m'expliquait ce qui s'était passé brièvement.

- Vu la peur qu'elle a eu aussi, je pense qu'elle ne recommencera plus...n'est ce pas Luna ?

J'interrogeais la petite du regard, qui partait se cacher derrière sa mère. On offrait une glace et c'était ainsi qu'on était remercié. Mais bon, c'était une enfant, ça ne devrait pas m'étonner ce changement de comportement. C'était des vrais girouettes, c'était aussi pour ça que j'avais du mal à les supporter. Heureusement qu'on m'avait pas élu baby-sitter.

- Vous êtes en vacances à Edge ?

Demandais je en relevant les yeux vers l'adulte. Tout comme sa fille, elle n'avait pas les mêmes vêtements qu'ici. Après ça pouvait très bien être des originaires du continent qui avait fait du shopping ailleurs. Je savais juste que à Costa Del Sol il faisait chaud toute l'année. Raison de plus pour ne pas y mettre les pieds même si Otto me tannait pour que je l'accompagne là bas afin de le présenter à ses amis. Autant dire que ma réponse était toujours négative. 2981 12289 0

Ma fille, ma bataille
"Oui monsieur, je ne le referai plus." Luna avait usé de ce ton un peu emprunté qu'ont les enfants quand ils s'excusent sans en penser un mot. Il était vrai qu'elle avait eu peur, mais pas autant que Nina. En ce qui concernait la petite fille, ils étaient déjà passé à autre chose. Sauf que ce n'était pas vraiment le cas de Nina dont le cœur battait encore fort dans sa poitrine. Elle avait déjà été dans ses situations dangereuses mais rien n'avait jamais pu lui faire peur à ce point. Quant à Luna, maintenant, elle faisait sa timide, mais sa mère savait bien qu'avant son arrivée, elle devait être tout miel avec le jeune homme. Elle avait même réussi à se faire payer une glace ! Cette petite avait de la ressource...

"Oui, nous sommes en vacances, j'emmène toujours Luna visiter un endroit nouveau quand elle n'a pas école. Nous sommes de Costa Del Sol et on ne peut pas dire que le reste du monde soit à l'image de notre lieu de vie." Mais Nina allait peut-être mettre le hola à leur habitude de partir en vacances si sa file n'était pas capable d'obéir aux règles. Pourtant, c'était très formateur, car Costa Del Sol avec sa plage, son soleil et ses touristes n'était pas vraiment le décor le plus courant qui existait au monde… "Puis-je vous inviter à boire un verre pour vous remercier ?" Ce n'était pas que cette ébauche de conversation l'ennuyait mais il serait plus pratique de la poursuivre ailleurs qu'au milieu de la rue. En plus, Luna lui tenait les deux jambes et elle avait l'impression qu'à un moment, elle allait finir par tomber. "Oh Luna ! Arrête un peu ton cinéma, tu veux ? Je vais finir par tomber si tu continues à t'accrocher comme ça." Nina râlait mais dans le fond, c'était le soulagement qui dominait.
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L'enfant n'avait pas du tout l'air sincère dans sa réponse. Elle employait ce ton que je ne pouvais pas supporter - encore pire quand ça venait d'un adulte. J'étais cependant pas sa mère, qui se trouvait d'ailleurs juste ici. C'était à elle de se prendre le relais et bien éduquer cette petite fugueuse. Jamais elle ne se serait éloigné si ça avait été le cas. Mais je supposais que les gamins suivaient plus leur tentation que les ordres de leurs parents. Je ne savais pas trop, vu que j'avais eu une enfance sage et tranquille. Mon temps libre je l'avais passé à la maison ou à m'entrainer à donner des coups de poings plus tard. Puis ensuite était venu le dessin, qui avait pris le pas sur ma maigre vie sociale. Hormis mon père adoptif et son ami, je n'avais pas eu de camarades avec qui aller jouer au football. Des activités normales auquel je n'avais pas participé. De toute manière, courir après une balle ne m'avait jamais intéressé. Si ça leur plaisait d'imiter un chien, c'était leur soucis.

Enfin bref, comme je l'avais soupçonné, la famille était en vacance à Edge. Pas vraiment une destination de rêve si je devais choisir mais bon, peut être que le soleil avait finit par les dégoûter pour venir s'échouer sous les nuages.

- Et bien, vous devez faire un sacré travail pour pouvoir emmener votre fille ainsi

Ce n'était pas un reproche. Au contraire, j'aurai surement adoré découvrir le monde plutôt que l'école. Mais mon père n'avait pas assez gagné de gils pour se permettre de m'emmener faire un tour du monde. Le plus loin qu'il m'avait fait voyager c'était à la ferme chocobos et à port Condor. Pas vraiment la même ambiance que les sables chauds de Costa Del Sol.

- D'accord, vous pourrez me parler de votre ville comme ça

Je n'allai pas dire non à une boisson, surtout quand elle était gratuite. Puis je la méritais bien pour avoir garder sa fille. Cette dernière avait d'ailleurs décidé de ne plus lâcher sa mère, s'accrochant à elle comme on s'accroche à une barque. Ca n'allait pas être évident pour marcher avec les deux jambes entravés.
Je m'accroupissais pour me mettre à la hauteur de la gamine, même si j'en avais un peu marre de jouer le rôle du gentil civil.

- Tu veux bien lâcher ta mère ? Si tu es sage, elle t'offrira une nouvelle glace

Vu que c'était sa mère qui allait payer, je pouvais bien utiliser cette tactique pour faire bouger l'enfant. 2981 12289 0

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"Oh, et bien, je suis danseuse de cabaret à Costa Del sol. On ne peut pas dire que ce soit la fortune, mais la vie là-bas n'est sûrement pas aussi chère qu'ici." Pour peu qu'on ne tombe pas dans les pièges à touriste, à Costa Del Sol, tout était moins cher qu'ici. Un petit tour dans les boutiques avait suffi à le lui prouver. Et vu comme il faisait... gris ? Oui, à défaut de mieux, ce terme devrait convenir... enfin, en tout cas, elle imaginait mal pouvoir avoir un jardin dans cette ville. Après, il y avait peut-être des techniques qu'en tant que bonne campagnarde elle ne connaissait pas. Pour elle, rien ne pouvait pousser sans grand soleil et grands espaces. Tout ce qui manquait dans cette ville.

Finalement, elle invita celui qui avait aidé sa fille à boire un verre ou un café, ce serait selon ce qu'il préférerait. "Allons-y alors." Cela dit, le fait que Luna soit collée à elle n'aidait pas à avancer jusqu'à un endroit calme. Le jeune homme tenta de faire diversion et Nina sourit à ce plan. Vu que Luna n'avait pas vraiment mangé sa glace précédente, elle pouvait bien en avoir une autre. "Une glace ou un soda, comme tu préfères, mais pas les deux." Un enfant soûlé au sucre était juste intenable, Nina en avait fait l'expérience plus d'une fois avec sa fille. Elle ne tenait pas à revivre ça plus tard, à l'hôtel, et à subir les remontrances de leurs voisins ou des propriétaires.

Luna la lâcha donc, l'air malicieux mais étrangement trop sage pour être honnête. "Vous avez un endroit de prédilection dans le coin ? je ne suis venue qu'une fois avant alors je ne connais pas beaucoup de lieux sympas." Autant ne pas emmener le nouvel ami de Luna dans un bouge sans nom... non qu'elle même soit très difficile, le Cabaret n'était pas un endroit sale ou mal fréquenté mais ce n'était pas non plus chic, c'était plutôt un lieu sympa pour touristes dans lequel on voyait de jolies filles danser en buvant de l'alcool de qualité médiocre. Nina n'en avait pas honte, ce n'était pas le métier de ses rêves mais l'équipe était super sympa. Il devait sûrement y avoir des endroits comme ça à Edge, sans prétention mais dans lesquels on pouvait passer un bon moment. Il y en avait dans chaque ville où les gens avaient besoin de se retrouver... c'était l'instinct grégaire, et Nina croyait en l'instinct autant qu'en la nature.
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Elle n'était peut être pas riche, comme elle venait de le dire, mais elle avait les les moyens de partir en vacances avec sa fille. J'avais un peu de mal à saisir en quoi elle était pauvre dans tout ça. Danseuse de cabaret ce n'était certes pas architecte mais la jeune mère devait surement avoir beaucoup de pourboires. J'étais juste un peintre de mon côté et bien que mes toiles se vendaient avec succès par le biais d'Otto, je n'avais pas tout l'argent. Simplement ma part qui me permettait d'acheter mes produits et les produits primaires comme la nourriture, les vêtements. Pour ce qui était de l'essence de ma moto, c'était mon mécène qui s'en chargeait. C'était une denrée très chère que je ne pouvais pas me permettre de payer. On pouvait donc penser que j'étais riche alors que ce n'était pas le cas.

- Je ne peux trop dire, je n'y suis jamais allé. Je sais juste que le soleil est beaucoup présent et que les plages sont belles

C'était surtout ces dernières qui m'intéressaient. Le soleil ne ferait que de me brûler la peau et je n'en avait pas du tout envie. La chaleur était telle qu'on ne pouvait surement pas se promener avec des manches longues et un pantalon. Des détails que je pourrais avoir autour d'une boisson si la gamine acceptait de lâcher sa mère. Je m'étais mis à sa hauteur pour marchander avec elle. Lui proposant ce qu'elle n'avait pas pu finir car malheureusement sa glace avait fini sur le bitume. La petite avait ce regard de chipie, celui que j'avais vu bon nombre de fois quand j'étais enfin dans le regard de ces filles qui m'avait torturé la vie. Sa mère allait avoir fort à faire avec une fille pareille. Au moins, elle ne la laissait pas consommer tout ce qu'elle désirait.

- Il y a un café pas loin où j'aime bien aller

Leur chocolat chaud était surtout délicieux. C'était pour ça que je m'y rendais souvent. Quand on trouvait un bon endroit on ne le lâchait plus. Il m'arrivait aussi bien évidemment de commander autre chose que ça, surtout quand c'était l'Eté. J'invitais donc les deux filles à me suivre. La café n'était pas du tout loin et on était arrivé en cinq minutes. D'un point de vue extérieure il n'y avait rien d'exceptionnel mais il ne fallait jamais se fier à la couverture d'un livre. L'intérieur était chaleureux, ils avaient juste préféré investir là dessus que de refaire la façade.

- Après vous

Déclarais je après avoir ouvert la porte. Il y avait un peu de monde mais la salle n'était pas complète. Il restait même une table pour nous trois qui allait nous permettre de nous installer. Je faisais signe au serveur, après tout j'étais un habitué, et on avait plus qu'à attendre.

- Vous êtes à Edge pour combien de temps ?

Demandais je après nous être assis. Vu qu'elle travaillait elle ne pouvait pas abandonner son poste pendant trop longtemps. Vu qu'elle n'avait parlé que d'elle, il devait aussi ne pas y avoir de père dans son histoire, elle assumait donc seul les dépenses de sa petite famille. 2981 12289 0

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« En effet, les plages sont superbes et il fait beau quasiment toute l’année. Malheureusement, il y a aussi plein de touristes partout ce qui a tendance à gâcher le paysage. » Elle haussa les épaules tandis que Luna hochait la tête par l’affirmative. Non pas que la petite fille sache vraiment de quoi sa mère parlait mais elle était d’accord avec elle par principe : tant qu’elle l’emmenait quand même jouer à la plage, elles pouvaient bien détester de conserve les touristes envahissant. Luna passait le plus clair de son temps avec des résidents permanents de Costa Del Sol entre son institutrice et les enfants du voisinage, elle se sentait parfaitement à son aise dans le lieu où elle avait grandi. Toutefois, sa mère ne partageait pas cette opinion, sûrement parce que, de ce côté, elle avait passé les premières années de sa vie dans un petit village, en contact direct avec la nature… Costa Del Sol était pour elle une obligation, pas un choix. Ses parents l’avaient envoyée là-bas pour être forgeronne et même ce plan n’avait pas fonctionné. Au moins avait-elle rencontré Ichigo et eut Luna, elle n’avait pas tout perdu.

« Très bien, je vous suis. » Luna semblait avoir accepté sans discuter le deal proposé. C’était déjà ça, après autant d’émotions (mais peut-être plus pour elle?), elle craignait une crise de nerf. Ils arrivèrent et s’installèrent. Luna était étrangement silencieuse, tout à l’attente de son plaisir sucré. Nina sourit pour elle-même, espérant que cet état de grâce allait durer. « Pour quelques jours seulement, je voulais montrer à Luna la vraie ville. J’aimerais qu’elle grandisse en ayant toutes les clefs en main pour faire les bons choix. » Elle se commanda une boisson ainsi qu’un soda pour Luna. « Et vous ? Vous avez toujours vécu ici ? » Il fallait bien que certaines personnes choisissent de vivre en ville pour que ce soit aussi peuplé, même si elle se demandait qu’elles étaient leur motivation…
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Costa Del Sol ne m'avait jamais attiré malgré tout le bien que j'avais pu entendre autour de moi. Trop beau, trop chaud, non merci. C'était en plus une ville touristique, ce qui voulait dire qu'il y avait aussi pas mal de mondes. C'était donc plus par curiosité que j'avais posé la question mais pour quelqu'un qui avait grandi là bas je supposais que cette personne devait penser que Edga était trop gris, trop triste.

- J'imagine en effet que les plages doivent être bondées

Faire le lézard ne m'inspirait pas non plus. Ma peau était trop délicate pour supporter un soleil aussi intense. Celui de cette ville était moins brûlant, ce qui m'allait parfaitement. Au moins, boire un chocolat chaud ici ne pouvait étonner personne contrairement à Costa Del Sol où ça ne devait pas être la boisson la plus vendue.

En parlant de chocolat chaud, j'avais amené la jeune mère et sa fille dans un café que j'appréciais. Vu qu'elles n'étaient que des touristes elles ne devaient pas connaître les bonnes adresses. On avait donc pris place à une table.

- J'ai grandi dans un petit village juste à côté de Edge mais j'ai fait ma scolarité ici

La nature me parlait plus que d'être entouré de tout ce béton mais je n'avais pas le choix de vivre ici pour avoir accès à tout. Heureusement, en moto, la campagne n'était plus très loin et je pouvais aller respirer l'air frais. La serveuse s'était approché de notre tablé pour pendre notre commande. De mon côté je prenais mon chocolat chaud habituel, laissant ma compagnie faire son choix.

- D'ailleurs, Luna ne va pas à l'école ? C'est vous qui l'instruisez ?

J'aurais adoré faire l'école à la maison mais mon père n'était pas assez doué pour se la jouer professeur et puis un tuteur coûtait assez cher. J'avais donc du supporter mes camarades d'école jusqu'à l'obtention du diplôme. 2981 12289 0

Ma fille, ma bataille
« Oui… Costa Del Sol est presque toujours noir de monde. Il faut aimer. » Et elle n’aimait pas. Pire, elle détestait. Si elle avait pu, elle aurait été s’installer au fond d’une forêt avec sa fille, sauf qu’il était très compliqué de vivre en totale autarcie. Surtout avec une enfant qui aurait besoin d’une vie sociale… et, pour être honnête avec elle-même, Nina avait beau ne pas supporter les foules, ne voir personne finirait aussi par lui manquer. Elle aurait juste eu besoin d’un peu plus de nature…

« Oh… ce devait être tumultueux, non ? J’ai grandi à la campagne, dans un petit village très isolé, et j’ai quitté l’école très jeune pour faire un apprentissage de forgeronne. Jusqu’à ce que je devienne danseuse, c’était finalement assez calme et contemplatif… Mais Luna aimera peut-être des choses différentes de moi. » Après tout, elle avait son petit caractère, très loin de celui de Nina qui ne cherchait pas particulièrement le conflit inutile, y compris quand elle était enfant. Cela pouvait paraître paradoxale puisqu’elle était une terroriste, mais c’était très différent à ses yeux de faire un caprice pour une glace, ou de rester des heures à bouder (même si c’était un comportement d’enfant et que Luna en était une!). Nina ne considérait pas être difficile à vivre, si elle se battait, c’était juste pour protéger l’avenir de sa fille.

« Non, elle va à l’école de Costa Del Sol, mais ce sont les vacances en ce moment. Alors il faut bien l’occuper... » Ichigo la prendrait peut-être un peu plus tard, Nina n’en savait rien, elle n’avait pas beaucoup de nouvelles de son ex (et n’en cherchait pas vu qu’à chaque fois qu’ils se voyaient, c’était pour se disputer).
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Nina venait donc bien de confirmer de ce que je pensais au sujet de Costa Del Sol. Un lieu qui n'était pas du tout fait pour moi. A moins de m'y entrainer de force, jamais je n'y mettrais les pieds sous peine de faire une crise de soleil et d'urticaire par une foule trop nombreuse. Je préférais nettement rester dans mon petit appartement à Edge que d'aller mourir sur le sable. Rien ne valait la beauté de la nature verte. Nina devait donc être très dépaysée par rapport à sa ville. Ce n'était pas du tout le même environnement ni la même population.

- La plus belle chose à voir ce n'est pas Edge mais les jolies plaines...si vous avez une carte sur vous je peux vous montrer les endroits

Proposais-je avec un léger sourire. Ca serait dommage de ne pas profiter des paysages qu'offrait ce continent. Je n'appréciais pas trop d'être entouré alors j'avais passé beaucoup de temps en compagnie des fleurs et des papillons. Beaucoup plus silencieux que l'agitation de la cour d'une école. Bien que Edge soit une grande ville, je n'étais pas allé plus loin qu'après mon diplôme. J'avais ensuite aidé un peu mon père à son travail puis Otto m'avais ensuite repéré et aider dans mon domaine de prédilection : la peinture.

- Hum...disons que je faisais tout pour éviter les autres. Mais dès que j'ai pu quitter l'école je l'ai fait sans regrets.

Je n'avais jamais imaginé Nina dans la forgerie. Danseuse oui, elle avait un joli visage et de bonnes proportions. J'ignorais si sa fille comptait faire comme sa mère ou non. Pour moi il ne fallait pas forcer son enfant à faire quelque chose qu'il ne voulait pas. Mon père adoptif en tout les cas avais agit ainsi. De ce que j'avais vu depuis notre rencontre, Nina n’avait pas l'air d'être la mère affreuse que je pouvais croiser parfois dans la rue et qui ne faisait que crier sur ses gosses parce qu'ils faisaient un pas de travers.

- Elle est encore jeune, pour l'instant elle doit surement rêver d'être une princesse, ce genre de chose dans les contes

L'innocence des enfants, je ne l'avais jamais vraiment eu à vrai dire. J'étais bien trop terrifié par ce qui m'entourait pour penser à l'avenir ou ce que je voudrais être. Je regardais Luna qui était en train de s'amuser avec la paille de son soda. Je me demandais si un jour je serai père. Ou tout simplement qui serait assez fou pour m'approcher.

- Oh je vois

J’avais toujours su m’occuper tout seul et puis mon père adoptif n’était pas forcément en vacance de son côté. Il fallait bien gagner de l’argent pour nourrir deux estomacs. Passer du temps seul ne m’avait jamais gêné.
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» Aelis Moroï ⊰ Petite fille deviendra grande